Qui suis-je ?


L'origine de ma passion pour le cheval reste aussi mystérieuse à mes yeux que précoce.

Cécile et Leelah, 1999
Cécile et Leelah, 1999

À partir de l’âge de 5 ans, j’ai commencé à demander à mes parents de m’offrir des cours d’équitation, alors que personne dans mon entourage ne côtoyait ni ne parlait de chevaux. Deux ans plus tard, devant l’insistance de ma demande, mes parents finirent par m’inscrire en poney-club… mais c’étaient les chevaux qui m’intéressaient ! Cela a toujours été une évidence, comme inscrit en moi, sans que je puisse expliquer pourquoi ; j’étais fascinée par leur taille immense, et leurs membres infinis pour mes yeux d’enfant…

 

Il m’a fallu patienter encore trois ans (et l’âge de 10 ans) pour pouvoir enfin côtoyer les chevaux en centre équestre. Et c’est là que les choses se sont gâtées : quelle déception de ce semblant de pansage, d’avoir à mettre le mors dans la bouche du cheval alors qu’il serre les dents, de serrer fort la sangle tout en sentant sa résistance…

 

« Te laisse pas faire, il gonfle le ventre exprès, tu devras le ressangler une fois dans la carrière… »

 

« Fais le avancer, talonne, talonne, cravache-le, tu dois lui montrer que c’est toi le maître et que c’est toi qui commandes… »

 

Moi, tout ce que je voulais, c’était m’occuper des chevaux, les aimer, les comprendre… Quatre ans de calvaire, la peur au ventre en entrant dans la voiture qui me conduit au centre équestre, presque envie de ne pas y aller…

 

Heureusement, il y avait Istrati, et l’espoir qu’après le cours il ne soit pas repris, que je puisse m’occuper de lui, le dessangler, le desseller, le débrider, me faisant partager le plaisir qu’il a d’être soulagé, ensuite c’est la toilette en grand en prenant mon temps, puis la tendresse, les caresses et les jeux, quelques carottes et l’espoir que la semaine suivante cela pourra se renouveler…

 

Le temps passant, je prends conscience que cette approche de soumission, par le biais de moyens coercitifs brutaux, ne me correspond pas : cette « équitation-torture » me terrorise, me traumatise, et à contrecœur je finis par décider, à l’âge de 14 ans, d’abandonner ce milieu qui était pour moi le seul moyen d’être près des chevaux.

 

Des années plus tard, je découvre le livre de Robert Vavra « Le cheval nu », c’est une révélation : par le biais de la photographie, ma passion réémerge, intacte ; enfin je trouve une approche en accord avec ma façon d’aimer les chevaux, et qui donne au cheval toute sa dimension.

 

Je prends alors des cours photo, et c’est à l’occasion d’un voyage en Camargue (à 24 ans), que je fais mes premières photos de chevaux… J’y retrouve le plaisir de les côtoyer (nus et débarrassés de toute présence humaine, en un mot libres !), et de prendre le temps de les observer et de les comprendre, les sens en éveil.

Balade photo en Camargue, 1995
Balade photo en Camargue, 1995

Je découvre par ailleurs que les mentalités ont évolué : dans Cheval Magazine, les pages consacrées aux sports et à l’équitation ont diminué de volume : plus de place aux chevaux, plus de sentiments et puis une grande surprise avec le courant des « nouveaux maîtres »… Je ne pouvais rêver mieux : une équitation où l’on respecte le cheval, où on cherche à comprendre comment il fonctionne… En 1998, je suis un stage d’équitation animé par M. Stammsen, docteur en éthologie, où je découvre avec un immense bonheur une autre approche de l’équitation, celle que j’appelais de mes vœux d’enfant.

 

Mais finalement, après toutes ces années, je me rends compte que monter à cheval est finalement secondaire, et que l’approche de la photographie est devenue pour moi essentielle car elle me permet, non seulement d’observer le cheval dans son milieu naturel, de respecter ses règles de vie, de mieux le connaître, le comprendre, mais aussi et surtout d’exprimer ma sensibilité et de communiquer ce que je ressens pour lui.


J’espère que mes photos de chevaux vous plairont, et que vous pourrez y retrouver ce que j’aime tant chez eux !